Le , par Élie Sloïm - Accessibilité
Avertissement : cet article a été publié en 2007. Son contenu n'est peut-être plus d'actualité.
Pour mettre les administrateurs de sites sur la voie de l’accessibilité, de multiples arguments peuvent être utilisés, et les experts ne s’en privent pas. En revanche, suivant les interlocuteurs, l’abondance d’arguments positifs peut devenir quasiment suspecte. “Mais pourquoi ces types là mettent-il tant d’énergie à me vendre leur truc?”. En pratique, un expert sera toujours infiniment plus crédible en annonçant sur le même plan les arguments positifs (il y en a beaucoup), et les arguments négatifs (il y en a aussi). A ce stade d’une présentation, la comparaison de ces arguments donne presque toujours un avantage incontestable aux arguments positifs (“sans forcer’, dirais-je). De plus, la démarche n’est pas “survendue”, elle est juste choisie et assumée, dans ses différentes dimensions.
Mais dans certains cas, il vaut mieux aller à l’essentiel. Alors lorsque le responsable d’une liste de diffusion sur les moteurs de recherche comptant 75 000 abonnés m’a demandé d’écrire un billet d’humeur de mon choix, je n’ai pas beaucoup hésité. Pas la peine de tourner autour du pot.
Mon argument central : “L’accessibilité, si vous ne le faites pas pour les autres, faites le pour vous.”
Voici le texte de ce billet d’humeur publié sur moteurzine :
Accessibilité : des hommes et des machines
Au premier abord, l’accessibilité de votre site aux personnes handicapées ne vous semble peut-être pas un sujet essentiel. Peut-être avez-vous déjà suffisamment de travail pour faire évoluer votre site ou pour en assurer sa promotion.
Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’améliorer l’accessibilité de votre site peut vous rapporter des visiteurs et des clients supplémentaires. Je pense bien sûr aux visiteurs en situation de handicap, qui sont nombreux, mais pas seulement. Il faut également ajouter à cette population les personnes âgées ou encore les personnes qui consultent votre site avec un téléphone mobile.
D’autre part, il n’y a pas que des humains qui visitent votre site : les moteurs de recherche utilisent des robots automatiques qui visitent et indexent régulièrement vos pages. Le plus connu s’appellle GoogleBot, mais il y en à bien d’autres. Et ce que GoogleBot et ses autres amis robots recherchent sur votre site, ce sont des contenus. Il n’y a que ça qui les intéresse, c’est leur friandise, et c’est d’ailleurs presque la seule chose qu’ils sont capables de digérer.
Malheureusement, GoogleBot est aveugle. Par exemple, quand on lui montre une image, il ne voit qu’un ensemble de pixels, sans aucun sens, à moins que vous n’ayez pris soin d’intégrer des contenus alternatifs sous forme textuelle dans vos pages.
De la même façon, face à une application flash ou une vidéo, le robot est démuni : il regarde cet objet bêtement. Il ne sait pas ce qu’il contient. Il ne peut rien en faire, à moins que vous ayez prévu là aussi de lui donner une friandise, un contenu alternatif, sous forme texte, qui expliquera ce que contient l’objet en question, et donnera même des chances à cet objet d’être indexé avec une belle description, pleine de mots-clés pertinents.
Les robots, qui se promènent assez rarement avec une souris, ne savent pas cliquer sur un menu déroulant en JavaScript. Et si par hasard il est absolument obligatoire de cliquer dans ce menu pour accéder à une partie de votre site, le robot n’ira pas plus loin. Et bien sûr, les contenus de cette partie du site ne seront pas indexés.
On pourrait multiplier les exemples sur les liens, les formulaires ou encore la séparation du contenu et de la présentation, mais l’essentiel est là : un site accessible, c’est un ensemble de contenus accessibles à tous, humains ET machines.
Améliorer l’accessibilité de son site, c’est trouver et lever les petites barrières qui empêchent la consultation des contenus à tous les types de publics. Chaque petite barrière que vous lèverez pour les uns et pour les autres sera un atout supplémentaire pour atteindre tous vos utilisateurs potentiels et pour soigner votre politique de référencement.
Alors, si n’avez pas encore trouvé le temps ou l’énergie de le faire pour les autres, prenez donc le temps de le faire pour vous.