Le , par Élie Sloïm - Société Temesis
Avertissement : cet article a été publié en 2008. Son contenu n'est peut-être plus d'actualité.
L’an dernier, je vous avais proposé un petit bilan de l’année 2007 pour la société Temesis. Je remets ça cette année, ce qui me donne l’occasion de faire un point au moment des fêtes, aussi bien pour nous que pour nos clients, confrères et proches.
Sur le plan purement économique, la société continue gentiment à avancer, sans pour autant faire pour l’instant une croissance délirante. Disons simplement que depuis quelques temps, la société semble viable, ce que je n’aurai pas affirmé avec certitude il y a deux ou trois ans. Si je devais pointer une évolution importante dans notre business, c’est l’augmentation du contrat moyen. Nous travaillons de plus en plus sur des missions longues et de volume important, notamment des assistances à maîtrise d’ouvrage comprenant des validations et des accompagnements sur toute la durée d’un projet. Le corollaire de cette augmentation, c’est le temps de signature, avec des missions qui mettent quelquefois plusieurs mois avant de démarrer.
Un nouvel arrivant
Sur le plan de la charge de travail, elle ne s’est pas allégée, loin de là. L’arrivée d’Aurélien Levy a tout de même considérablement renforcé la société. Tout d’abord, Aurélien a pu suppléer Laurent Denis sur les missions accessibilité. D’autre part, la présence d’Aurélien à Paris, où nous avons beaucoup de clients, nous permet de limiter les déplacements depuis Clermont-Ferrand, Bordeaux ou Moulins. De manière générale, l’arrivée d’Aurélien a fait beaucoup de bien à l’entreprise.
Se rencontrer
Pour Temesis, bien évidemment, l’évènement de l’année aura été Paris Web 2008. Tout d’abord, les thèmes abordés correspondent exactement à l’activité de Temesis depuis 2003. Ensuite, quatre des cinq membre de l’équipe étaient conférenciers. Pour finir ce fut la première occasion de tous nous retrouver. Pour ma part, je regrette un peu d’avoir été autant stressé pendant le premier quart d’heure de ma conférence, je pense que je m’étais justement un peu trop mis la pression, ce qui n’était pas le cas dans mes précédentes conférences, où je n’avais pas grand chose à perdre et beaucoup à donner. C’est un enseignement majeur pour moi, autant ne pas exagérer l’importance du message qu’on a à faire passer. Mais j’y reviendrai, justement, au message.
Accessibilité
Sur le terrain de l’accessibilité, les projets sont de plus en plus nombreux, et il y a un marché considérable qui s’ouvre. La question du décret d’application de la loi de 2005 continue à se poser, puisque ce décret n’est toujours pas sorti, ce qui ne lasse pas de me décevoir. Pour nous, il est évident qu’en tant que co-rédacteurs du RGAA et organisateurs de formation sur ce sujet, c’est regrettable, mais ce n’est pas l’essentiel. La sortie de ce décret pourrait donner une immense coup de fouet à l’accessibilité en France. Le marché de l’accessibilité est déjà assez important avec les sites privés et publics qui se sont déjà lancés et, à mon avis, le marché va rapidement souffrir d’une pénurie importante de formateurs et d’experts accessibilité. Il va falloir que l’ensemble des prestataires et acteurs se serrent les coudes. Au delà de la question des référentiels applicables (RGAA, Accessiweb et leur probable mise en cohérence rapide avec WCAG 2.0), c’est l’ensemble des outils, méthodes, référentiels, labels, formations, et certifications de formateurs qui vont devoir tirer dans le même sens. Sur ce point, je suis beaucoup plus optimiste que l’an dernier à la même époque. Peu importe la façon dont les uns et les autres traiteront la question de l’accessibilité, il faudra que ça avance, et vite.
Innovation
En travaillant au quotidien avec les créateurs d’OpenWeb, et en initiant très tôt un travail important sur la qualité Web, Temesis avait pris l’habitude d’avoir une avance je crois assez importante sur le plan technique et méthodologique. Pendant des années, nous avons formé, expliqué, écrit, diffusé, évangélisé même. La grande nouveauté de cette année, c’est que nous ne sommes plus aussi en avance. Des centaines de consultants et d’experts sont sur le marché, ils sont bons, ils pratiquent quotidiennement l’accessibilité et la qualité web, ils sont quelquefois aussi bons sinon meilleurs que nous sur le plan technique, et pour la première fois depuis quelques années, nous n’avons plus systématiquement l’impression de faire la course en tête. Nous étions très fiers d’avoir de l’avance, mais nous sommes également ravis de voir que les savoir-faire se diffusent, et certainement pas que grâce à nous dans les agences et cabinets d’experts.
En revanche, cela pose de sérieuses questions à la société, puisque c’était l’une de nos forces et surtout notre amusement principal. Après tout, pourquoi renoncer à innover. Si Temesis doit devenir une machine à faire des audits accessibilité, une bonne partie de l’amusement risquerait de disparaître. Des réponses à ce questionnement commencent à émerger. Tout d’abord, l’outil Mon-Opquast continue à nous servir de laboratoire, et c’est là que ça va se passer chez Temesis. Du point de vue méthodologique, c’est le pilotage de parc de site qui va sans doute nous servir de terrain de jeux dans les années à venir. Du point de vue opérationnel, je ne sais pas encore, mais Mon-Opquast présente l’avantage de pouvoir travailler sur ces deux aspects à la fois.
Une boîte normale ?
Avec cinq personnes en télétravail, je ne sais pas si Temesis a des chances de devenir une boîte normale. En revanche, je sais que du point de vue du management de la qualité, nous sommes bien meilleurs sur les processus de réalisation (audit, conseil formation) que sur les processus support (administratifs, fonctionnement) ou de management (pilotage de la société). Je m’attends à devoir améliorer sérieusement ces différents aspects, et peut-être être amené à recruter un jour une secrétaire, prendre des locaux, ou encore recruter un responsable commercial ou marketing. Tout dépendra du succès de Mon-Opquast, notamment.
Et 2009 ?
En 2009, nous allons bien sûr continuer à travailler d’arrache-pied sur Mon-Opquast. L’outil nous sert au jour le jour, nous avons de plus en plus d’utilisateurs professionnels, et nous n’en sommes qu’au tout début. Nous allons vous proposer prochainement un nouveau site pour communiquer sur vos projets. Dans le domaine de l’accessibilité et de la qualité Web, la théorie un peu risquée que nous avons émises en 2004, à savoir que chaque entité ou chaque responsable de projet va avoir la possibilité de veiller à la conformité de son site par rapport à une multitude de référentiels va se vérifier largement. Sur Mon-Opquast ou tout autre outil similaire, je souhaite que vous puissiez choisir entre le RGAA, les bonnes pratiques Opquast, le référentiel Accessiweb, les bonnes pratiques mobiles, les bonnes pratiques performances ou tout autre référentiel de votre choix. Alors, 2009, 2010, 2011 ? Je n’en sais rien, mais croyez-moi : c’est à coup sûr ce qui va se passer ;-)
Quant à 2009 et à la crise annoncée, nous n’en sentons pas encore les effets. Pourvu que ça dure.