Combien de temps faut-il pour un audit RGESN ?

Le , par Julien Wilhelm - Écoconception

Temps de lecture estimé : 6 minutes.

Je donnais le ton dans l’article « Quatre mois après : que penser du RGESN v.1 2024 de l’ARCEP ? » : la dernière mouture du référentiel est venue bousculer notre façon d’auditer la démarche d’écoconception d’un service numérique. Chez Temesis, nous ne sommes pas repartis de zéro, bien entendu (et heureusement) ! Mais il a fallu reconsidérer nos pratiques. Avec toujours le même objectif : concilier qualité et productivité.

Près d’un an après, nous estimons avoir atteint un rythme de croisière.

À la question…

« Combien de temps faut-il pour réaliser un audit RGESN ? »

…Nous pouvons désormais répondre avec assurance :

« Comptez 14 jours au moins entre le début de l’audit et la restitution. »

14 jours ?
Au moins ?

Pas de panique : je m’explique.

Qualité ou productivité : ce choix que nous ne faisons pas

Il me semble important d’être ferme à ce sujet. Le RGESN ayant le vent en poupe, il est presque logique de voir des acteurs brader des prestations d’audits RGESN dans le seul but de gagner des marchés. En vous intéressant un peu à l’actualité du référentiel, vous apprendrez qu’un consortium a récemment vu le jour pour faciliter son évolution. Ce n’est pas pour rien. Les (vrais) experts sont unanimes : en l’état, appliquer et auditer le RGESN est loin d’être une sinécure.

« Mais… Une entreprise, ça se doit d’être productif, pas vrai ? »

Pas si la qualité en pâtit ! Le cas échéant, j’appelle cela de l’opportunisme.

J’estime de notre côté que nous mettons tout en œuvre pour injecter de la qualité à nos prestations sans être perdants. Comment ? Ce n’est pas magique. Nous investissons avec intelligence sur la recherche en interne. Le montage des formations « Auditer la conformité RGESN d’un service numérique » et « Piloter l’écoconception de son service numérique avec le RGESN » nous ont ainsi permis de faire d’une pierre deux coups :

  1. Gagner en expertise sur la version v.1 2024 du RGESN ;
  2. Proposer de nouvelles offres de formation, en adéquation avec la demande.

Nous développons aussi des outils techniques, certains ouverts d’ailleurs, pour faciliter nos diagnostics et améliorer nos livrables. Enfin, rappelons que Temesis s’est impliqué dans le RGESN dès sa création, en 2021.

Mon point n’est pas de prétendre que nos prestations sont les meilleures. Simplement, la qualité, ça se paie et ça peut prendre du temps.

Vous voilà prévenus.

Combien de temps pour un audit RGESN ?

J’en reviens à mes 14 jours.

Le cœur d’un audit RGESN reste sa partie opérationnelle. Évidemment, nous ne passons pas 14 jours à auditer !

Cette plage de 2 semaines n’est pas non plus destinée à absorber des éléments clés de la gestion de l’audit, comme le choix d’un interlocuteur privilégié, de l’échantillon ou encore de la date de restitution, autant d’aspects qu’il vaut mieux valider en amont pour avoir l’esprit tranquille.

Ces 14 jours permettent de donner du temps au client audité, dans son propre intérêt. Au terme de notre analyse technico-fonctionnelle, ce dernier peut être invité à produire des preuves complémentaires (on parle d’éléments confidentiels qui ne peuvent être publiés en déclaration d’écoconception). Sans flottement, impossible de réagir.

« Et pour l’opérationnel, alors ? Qu’est-ce qu’on chiffre au client ? »

OK, ne tournons plus autour du pot : comptez entre 5 à 10 jours.

1. Analyse technico-fonctionnelle (3 à 5 jours)

La formation « Auditer la conformité RGESN d’un service numérique » propose des parcours de vérification permettant d’optimiser la validation des critères concernés. Nous les mettons bien sûr à profit ! À ce stade, la déclaration d’écoconception est évaluée pour ces critères, et ceux-là seulement, quand cela est utile.

2. Analyse du déclaratif, première partie (1 à 2 jours)

Pour chaque critère, plusieurs cas de figure possibles :

  1. La réponse se trouve en déclaration d’écoconception : nous évaluons si cela est conforme et/ou doit être complété. Le cas échéant, nous exigerons le nécessaire pour étoffer le diagnostic.
  2. La réponse ne se trouve pas en déclaration d’écoconception.
    • Si elle aurait dû s’y trouver : le critère est non conforme dans tous les cas. Si déclaration d’écoconception il y a, nous partons du principe que le client ne recherche pas la conformité sur les critères non documentés.
    • Si elle n’avait pas à s’y trouver : nous questionnerons le client en précisant au besoin ce qui est attendu de sa part s’il vise la conformité.

Pour faire cela, nous transmettons au client un document d’appel aux éléments déclaratifs qui reprend point par point ce que nous attendons de sa part. Nous lui laissons en règle générale 7 jours, tout en restant flexibles.

Nous suivons bien sûr la réception desdits éléments, sans attendre, passif, la dernière minute en cas de silence radio.

3. Analyse du déclaratif, deuxième partie (1 à 2 jours)

Une fois les éléments complémentaires reçus, nous en évaluons la recevabilité et complétons l’audit en conséquence. Cela a l’air simple, écrit comme ça. En réalité, cela ne l’est pas tant que cela, c’est pourquoi nous prévoyons d’y passer une journée.

4. Finalisation des livrables et restitution (1 jour)

Au cours de l’audit, nous avons progressivement contribué à nos différents livrables. Mais ils ne sont pas finalisés pour autant. Nous veillons à rédiger une conclusion, synthétiser les leviers actionnables pour améliorer la prise en compte de la démarche d’écoconception, proposer des projections… Sans oublier la préparation de l’archive qui sera transmise après restitution.

Car nous assurons toujours une restitution d’au moins 1h30. Il est important que le client sâche ce qui a été fait, et comment. Surtout, il doit comprendre les résultats et leurs implications pour son service numérique.

Un audit RGESN livré sans restitution est tout sauf professionnel tant le sujet est complexe.

C’est dit.

Peut-on aller plus vite ? Moins vite ?

Un audit RGESN peut facilement vous prendre plus de 14 jours, c’est une certitude.

La vitesse de diagnostic dépend de l’expertise transversale de l’auditeur, mais aussi de ce qui est audité. Certains services numériques sont plus faciles à auditer que d’autres. À titre d’exemple, nous n’avons rencontré aucun obstacle particulier à auditer Réussir avec un marketing responsable à la demande de l’Ademe. Le service numérique est en effet plutôt sobre sur le fond et sur la forme. À l’inverse, il va de soi qu’auditer un site web dont la technique et les contenus seraient indigestes risque d’exiger davantage de temps.

Aller plus vite ? Là, j’y crois beaucoup moins. On ne peut automatiser que très peu de choses dans un audit RGESN ; y passer moins de temps se fera sans doute au détriment de la qualité.