Le , par Olivier Keul - Accessibilité
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Avant de plonger dans l’univers du numérique responsable, Claire s’est d’abord immergée dans les profondeurs de l’intelligence artificielle, alors dans sa première vague. Ingénieure informatique de formation, elle commence sa carrière en développant des systèmes experts temps réel au sein d’un laboratoire de recherche, puis en expérimentant des systèmes d’agents intelligents pour des véhicules autonomes sous-marins. Mais cette première vague de l’intelligence artificielle s’essouffle faute de puissance de calcul et par manque de données.
Exit l’IA, place à l’architecture logicielle et aux langages objets. Puis, le web est arrivé. Pour Claire, c’est une révélation. Le web, c’est l’opportunité de collaborer avec des ergonomes, des designers d’interface, des rédacteurs, etc. C’est surtout la possibilité de se rapprocher des utilisateurs, qui deviennent soudain multiples et variés. L’informatique sort de sa tour d’ivoire.
L’accessibilité ? Un déclic personnel et professionnel. La loi de 2005 sur le handicap attire son attention, mais c’est une expérience avec un proche atteint de DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge) qui l’ancre dans cette mission. En l’accompagnant sur Internet, elle constate ses difficultés d’accès. Elle ne peut plus ignorer ces utilisateurs empêchés.
Pendant vingt ans, elle exerce en freelance. Parmi ses autres activités, elle développe notamment des sites sur mesure avec WordPress. Elle s’investit dans la communauté, intervient dans les WordCamp pour sensibiliser à l’accessibilité. En 2018, Aurélien Lévy, directeur général de Temesis, lui propose de rejoindre l’agence.
Chez Temesis, Claire allie audits, accompagnement et formation sur les enjeux d’accessibilité numérique. Elle intervient auprès de multiples interlocuteurs : équipes marketing, UX/UI, rédacteurs de contenus, développeurs, décideurs. Son objectif : les aider à prendre en compte l’accessibilité de façon pérenne en mettant en place des processus adaptés :
« Ce que j’apprécie, c’est de construire des process adaptés aux contraintes des clients et de travailler main dans la main avec eux ».
Malgré les progrès liés à la réglementation, elle souligne l’urgence d’intégrer l’accessibilité numérique dans les formations initiales des professionnels du web pour espérer un réel changement. Convaincue que l’accessibilité est une question de qualité universelle, elle martèle que :
« Un site non accessible est un site qui ne fonctionne pas ».
Pour Claire, l’exclusion numérique n’est pas une fatalité, c’est un bug qu’il faut corriger.
